Le Français Alain Cocq, qui souffre d’une maladie incurable, a promis de diffuser en direct sa propre mort après que le président français Emmanuel Macron ait refusé sa demande d’euthanasie.
L’euthanasie est actuellement interdite en France comme dans de nombreux pays. Cependant, le débat est constant sur la question de savoir si les personnes qui souffrent de maladies incurables devraient être autorisées à mettre fin à leur vie, les partisans de l’euthanasie arguant qu’il n’est pas juste qu’elles soient forcées de vivre dans la douleur.
Cocq souffre d’une maladie rare où les parois de ses artères se collent les unes aux autres et est confiné dans un lit médical à Dijon, en France, depuis quelques années. Il a écrit à Macron et lui a demandé de pouvoir prendre une substance qui lui permettrait de mourir paisiblement. Le dirigeant français a répondu personnellement, mais a refusé la demande, déclarant qu’elle serait contraire à la loi du pays.
Ainsi, Cocq a décidé de refuser tout traitement, nourriture et boisson et s’attend à mourir dans quatre ou cinq jours. « Parce que je ne suis pas au-dessus de la loi, je ne peux pas accéder à votre demande », aurait déclaré M. Macron dans une lettre adressée à Cocq, que le patient a publiée sur sa page Facebook.
Dijon le 20 juillet 2020Monsieur Emmanuel MacronPrésident de la République FrançaiseLRAR N° 1A16310379156Objet :…
Posted by Alain Cocq on Sunday, July 26, 2020
« Je ne peux demander à quiconque d’outrepasser notre cadre légal actuel. Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n’est aujourd’hui pas permise dans notre pays », poursuit le président de la République, qui se dit toutefois « très sensible et admiratif des combats incessants » qu’Alain Cocq « a conduits contre la maladie et ses conséquences ».
Par la suite, Cocq estime qu’il n’a pas d’autre choix que de diffuser la fin de sa vie, afin de sensibiliser les patients en phase terminale en France qui ne sont pas autorisés à choisir le moment de leur mort. Le flux montrera l’« agonie » et l’état actuel de Cocq, et il espère que son combat restera dans les mémoires et s’inscrira comme une étape vers la modification de la loi.
Pour sa part, Macron a reconnu le sacrifice de Cocq, en écrivant : « J’ai entendu les démarches personnelles que vous souhaitez entreprendre aujourd’hui, celles qui consistent à refuser tout acharnement thérapeutique. Avec émotion, je respecte votre démarche ».
Les batailles juridiques sur les affaires de droit de mourir ne sont pas nouvelles en France. L’une des plus notables concerne Vincent Lambert, qui était dans un état végétatif depuis son accident de la route en 2008. Ses parents se sont battus au tribunal pour le maintenir en vie alors que sa femme et son neveu souhaitaient le voir mourir. Lambert est décédé l’année dernière après que son appareil de réanimation ait été éteint.